Bienvenue dans ce nouvel épisode dédié au monde du coaching professionnel. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur une question essentielle : comment se préparer réellement à affronter le marché du coaching, une fois la formation terminée ou même en cours de finalisation ? Car au-delà des outils et des modèles appris, au-delà des certifications et des méthodes, il y a un monde à conquérir. Et ce monde, c’est celui de l’activité professionnelle, de l’incarnation du métier dans la réalité du marché.
Le marché de coaching
Le coaching est un métier d’accompagnement de plus en plus reconnu, mais encore jeune dans ses structures. Le marché, en France comme ailleurs, est dynamique, mais aussi saturé, parfois déroutant pour celles et ceux qui souhaitent y faire leur place. Une étude de Grant et Cavanagh (2011) soulignait déjà la tension entre croissance du nombre de coachs et régulation floue de la profession. Se positionner, dans ce contexte, suppose bien plus que de savoir « coacher » : cela demande de comprendre les règles du jeu, explicites comme implicites, et d’être en mesure d’y inscrire son projet avec clarté, cohérence et solidité.
Être prêt, cela commence par la connaissance. Mais pas une connaissance désincarnée, théorique. Il s’agit d’avoir intégré les fondamentaux du coaching, bien sûr : les grands cadres comme l’approche systémique, la maïeutique socratique, l’analyse transactionnelle, mais aussi de comprendre comment ces outils peuvent être adaptés à des contextes et des individus très variés. C’est cette capacité d’adaptation qui distingue un technicien d’un praticien. La compétence clé du coach ne réside pas uniquement dans sa maîtrise des outils, mais dans sa capacité réflexive et sa posture relationnelle.
Travail sur soi
Or cette posture ne s’improvise pas. Elle s’ancre dans un travail sur soi profond, souvent initié durant la formation mais qui doit se poursuivre tout au long du parcours professionnel. Elle nécessite d’avoir rencontré ses zones de doute, ses projections, ses biais, pour être capable de se mettre réellement au service de l’autre, sans agenda caché, sans chercher à faire réussir à tout prix. Dans une relation de coaching, ce n’est pas la solution qui compte, mais le cheminement du client vers sa propre clarté.
Dans ce contexte, la capacité d’écoute, la présence, la congruence deviennent des éléments fondateurs. Le coach professionnel ne peut pas être un « expert conseil » déguisé. Il est là pour créer un espace où l’autre peut réfléchir, évoluer, décider. Rogers, en posant les bases de l’écoute active et de la posture centrée sur la personne, a ouvert la voie à cette approche profondément humaniste que le coaching porte en filigrane.
La réalité entrepreneuriale
Mais être prêt à faire face au marché, ce n’est pas seulement avoir travaillé sur soi et acquis des outils. C’est aussi se confronter à la réalité entrepreneuriale. Et c’est souvent là que les difficultés commencent. Beaucoup de coachs formés se retrouvent démunis au moment de lancer leur activité, non pas par manque de talent, mais parce qu’ils n’ont pas été préparés à penser leur métier comme une entreprise. Prospecter, se rendre visible, identifier ses clients, définir une offre claire : tout cela nécessite une posture nouvelle, celle de l’entrepreneur, du porteur de projet.
C’est une étape qui demande du courage et de la stratégie. Clarifier son positionnement – à qui je m’adresse, dans quels contextes , avec quelles spécificités – permet de sortir de l’anonymat. Une promesse floue, une communication générique, un manque de structure dans son offre, et le coach se retrouve rapidement invisible. Le marché, aujourd’hui, valorise la clarté, l’impact et la capacité à délivrer des résultats tangibles. Le modèle de coaching, tel que proposé par Phillips (2007), insiste sur la nécessité de démontrer l’impact du coaching, notamment en entreprise. Cette attente d’efficacité transforme profondément les critères de choix des clients.
Le digital a bouleversé les modes de prospection
À cela s’ajoute l’évolution des usages. Le digital a bouleversé les modes de prospection, d’intervention, et même de perception du métier. Les coachings en ligne se multiplient, les réseaux sociaux deviennent des vitrines professionnelles, et les outils numériques s’intègrent parfois dans les dispositifs. Si ces mutations peuvent sembler techniques, elles appellent en réalité une transformation du rapport à la relation : comment maintenir la qualité d’un lien humain dans un cadre virtuel ? Comment s’approprier ces outils sans perdre la profondeur du travail de coaching ? Là encore, c’est la capacité d’adaptation, mais aussi de discernement, qui fera la différence.
Enfin, être prêt, c’est aussi accepter que l’on ne soit jamais totalement prêt. C’est faire le choix d’un métier où la supervision, la formation continue et le travail personnel ne sont pas des options, mais des nécessités. Le marché du coaching ne fait pas de cadeau, mais il ouvre des espaces immenses à celles et ceux qui s’engagent avec exigence et authenticité. Ce n’est pas une course à la performance, mais une quête d’alignement.
Conclusion
Face à un marché en mutation, instable mais porteur, il ne suffit pas d’être bon. Il faut être lisible, cohérent, solide. Et surtout, il faut croire profondément à la valeur de ce que l’on apporte. C’est peut-être cela, le vrai socle de la préparation : une confiance calme, ancrée dans l’expérience, l’éthique, et le désir sincère d’accompagner l’autre vers son propre pouvoir d’agir.
Merci pour votre écoute. Si vous êtes en train de vous lancer, ou si vous vous posez des questions sur votre positionnement en tant que coach, ce podcast est là pour vous accompagner dans cette réflexion stratégique et personnelle. À très bientôt pour un nouvel épisode.
Crédits musique :
"Vibing Over Venus" Kevin MacLeod (incompetech.com)
Licensed under Creative Commons: By Attribution 4.0 License
http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
"Pleasant Porridge" Kevin MacLeod (incompetech.com)
Licensed under Creative Commons: By Attribution 4.0 License
http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
Share this post