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🤩 La figure d'autrui en coaching et en pratique - 🎧 Développe #16
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🤩 La figure d'autrui en coaching et en pratique - 🎧 Développe #16

Après avoir exploré les origines philosophiques du concept d'autrui, c'est l'heure de le mettre en pratique en coaching !

Bonjour à toutes et à tous et bienvenues dans cette deuxième partie de cet épisode consacré à la place d'autrui dans l'accompagnement en général.

Résumé de la première partie

Dans la première partie de cet épisode, nous avons développé les conceptions philosophiques de Descartes, Husserl et Merleau-Ponty pour comprendre les problématiques liées à la notion d'autrui. Dans cette première étape, nous avons scruté les questionnements de Descartes sur la réalité de ce que nous percevons et du monde qui nous entoure, avant de nous immerger dans la vision de Husserl, qui conçoit autrui à travers sa présence physique et à travers les ressemblances que son corps possède avec le mien. Merleau-Ponty, quant à lui, a élargi notre perspective en soulignant une coexistence entre les individus, dans un monde partagé et co-construit. Dans cette deuxième partie, nous allons développer la question de la place d’autrui dans les métiers de l’accompagnement en général, notamment dans le coaching.

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Autrui en accompagnement ?

Commençons par notre question initiale : comment concevoir autrui dans un processus d’accompagnement ? Par processus d’accompagnement, il faut comprendre ici tous les métiers dans lesquels la finalité est celle de conduire, de guider, d’aider les individus à entamer un processus de changement, d’épanouissement ou de guérison. Cela comprend des disciplines comme la psychologie, les thérapies brèves, le coaching, etc.

Même si les finalités et les méthodes de ces métiers ne sont pas nécessairement les mêmes, ils ont tous un point en commun : toutes ces pratiques se basent sur la relation entreprise entre un accompagnateur et un accompagné, dans un espace de co-construction mutuel.

Certes, l’accompagnateur est le professionnel qui va encadrer le processus pour assurer que la déontologie de chaque discipline soit respectée, mais l’accompagné n’a pas un rôle nécessairement passif. Au contraire, l’accompagné est celui qui est concerné dans un processus d’accompagnement, dans le sens où, il concentre en lui l’objet même de l’accompagnement.

L’expertise de l’accompagnateur pose le cadre du processus, elle définit le type de relation établie, et par conséquent, la place qui occupe autrui dans l’accompagnement.

Vous avez compris, la conception d’autrui dans un processus d’accompagnement dépend de la nature, de la finalité et, notamment, de la relation définie entre l’accompagnateur et l’accompagné. Par exemple, une personne cherche un psychologue parce qu’elle éprouve une angoisse profonde et quotidienne. Elle a besoin d’aide.

Le psychologue va orienter cette personne à mettre en place un certain nombre de stratégies cognitives et comportementales pour qu’elle puisse retrouver un équilibre psychique. Dans un processus de psychothérapie, le thérapeute va axer son accompagnement, dans la plupart de cas, sur l’origine du trouble psychique, et déployer les stratégies les plus appropriées à moyen/long terme pour résoudre la problématique en question.

La place de l’autre en coaching

En coaching, le coach va viser une dynamique qui se base sur l’autonomie du client, pour qu’il puisse mobiliser ses ressources dans le but d’entamer un processus de changement ou d’optimisation de performances.

L’espace d’action de l’accompagné est délimité selon le métier et la pratique en question. En ce qui concerne la notion de « relation » dans les métiers d’accompagnement, voici un extrait du livre Dictionnaire commenté du coaching d’Alan Cardon, qui nous aide à clarifier notre sujet :

« Un certain nombre de métiers comme le coaching, la thérapie et le développement personnel, mais aussi la formation, voire le conseil, sont communément appelés des « métiers de la relation ». (…) Dans tous ces métiers, des nombreuses études prouvent que c’est surtout la qualité de la relation entre le professionnel et le client qui est le premier et souvent le seul facteur de succès de la méthode ou de l’approche pratiquée. (…) La compétence clé de la réelle maîtrise en coaching est celle de savoir cocréer la relation avec le client. C’est surtout ce lien ou ce rapport interpersonnel qui crée les conditions nécessaires pour permettre le processus d’accompagnement et de transformation du client. »[1]

L'univers des métiers de l'accompagnement émerge, dans ce sens, comme un espace dynamique où la relation entre l'accompagnateur et l'accompagné joue un rôle central. Au-delà de la simple dichotomie entre l'accompagnateur et l'accompagné, il s'agit d'une reconnaissance de l'individualité et de la subjectivité de celui qui est accompagné.

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La singularité de l’individu

La singularité de chaque individu devient un point focal, où l'accompagnateur se positionne non pas comme un donneur de solutions préétablies, mais plutôt comme un facilitateur de la co-création de sens. Cette approche s'aligne avec la perspective humaniste de Carl Rogers, par exemple, qui met en avant l'empathie comme un moyen d'entrer dans le monde subjectif de l'autre, transcendant ainsi le rôle traditionnel de conseiller pour devenir un véritable partenaire dans le processus d'accompagnement.

L'intégration de la subjectivité devient une dimension essentielle de la conception de l'autre. Ce n'est plus seulement un sujet d'étude ou un problème à résoudre, mais un être en développement avec une histoire personnelle et des aspirations uniques. L’accompagnateur crée ainsi un espace où les préoccupations, les aspirations, et les défis de l'accompagné sont accueillis avec respect, créant ainsi un environnement sûr pour l'expression authentique. Il transcende le rôle de l’expert en reconnaissant la subjectivité incarnée de l’autre, comme le suggère Merleau-Ponty.

Autrui, l’éthique et la déontologie

Finalement, la conception de l'autre dans les métiers de l'accompagnement participe à une perspective éthique, où l'accompagnateur reconnaît la dignité de l'accompagné, respecte ses droits, et établit une relation basée sur la confiance et la responsabilité. Dans des disciplines variées telles que la psychologie, les thérapies brèves, et le coaching, la qualité de la relation est identifiée comme le facteur déterminant du succès.

Loin d'une approche directive, les métiers de l'accompagnement adoptent une perspective humaniste, reconnaissant la singularité de chaque individu et favorisant la co-création de sens. Cette approche éthique transcende le rôle traditionnel de l'accompagnateur en faisant de l'accompagné le narrateur actif de sa trajectoire, célébrant la croissance personnelle et l'actualisation de soi.

Dans cet environnement relationnel complexe, l'autre n'est pas simplement un bénéficiaire des compétences de l'accompagnateur, mais devient le cœur même du processus, avec l'accompagnateur agissant en tant que guide, facilitateur, et soutien bienveillant dans la quête commune de croissance personnelle.


[1] Alain Cardon, Dictionnaire commenté du coaching, Paris, Eyrolles Éditions d’Organisation, 2009, p. 221/222.


Crédits musique :

"Vibing Over Venus" Kevin MacLeod (incompetech.com)
Licensed under Creative Commons: By Attribution 4.0 License
http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

"Pleasant Porridge" Kevin MacLeod (incompetech.com)
Licensed under Creative Commons: By Attribution 4.0 License
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