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L'anxiété de performance 1/2 - 🎧 Développe #28
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L'anxiété de performance 1/2 - 🎧 Développe #28

L'anxiété de performance est une forme d'anxiété qui affecte de nombreuses personnes. On en parle ici !
  1. Introduction du podcast

Bienvenue dans le podcast qui vous plonge au cœur de l’esprit humain. Je suis Nassima, psychologue du travail, et je serai votre hôte dans cet épisode dédié à la quête passionnante des mystères de la psychologie. Dans chaque épisode, nous parlerons de la psychologie sous différents aspects pour mieux comprendre ce qui nous rend heureux, épanouis et en harmonie avec nous-mêmes.

Que vous soyez un amateur ou un professionnel de la psychologie, ce podcast est fait pour vous. Alors installez-vous confortablement, ouvrez votre esprit et préparez-vous à plonger dans le monde fascinant de la psychologie.

  1. Introduction épisode

Ok, alors aujourd’hui on s’attaque à un gros sujet en psychologie : l’anxiété et l’anxiété de performance en particulier. Pourquoi ? C’est une forme d’anxiété qui n’est pas répertoriée dans le DSM-V (c’est le gros manuel où sont répertoriées les pathologies psychologiques). C’est donc important de faire de la prévention en en parlant.

  1. Comprendre l’Anxiété

Tout d’abord, on va essayer de comprendre ce qu’est l’anxiété.

L’anxiété est une réaction à l'environnement, qui peut surgir lorsque nous nous sentons menacés dans cet environnement. D’après les auteurs Palazzolo et Arnaud (2013), elle résulte d'une réponse complexe de l'organisme aux demandes environnementales. La littérature s'est basée sur les courants cognitiviste et comportementaliste pour distinguer deux types d'anxiété : l'anxiété-trait et l'anxiété état.

L’anxiété-trait est une tendance comportementale ancrée chez l’individu. Ce sont les personnes qui ont tendance à être anxieuses. Ça fait partie de leur personnalité.

L'anxiété état fait référence à une réaction que l’on peut avoir dans une situation spécifique. Par exemple, être dans sa voiture, rouler tranquillement, et soudain on a un accident. L’accident provoque la montée de stress. C’est une anxiété « ponctuelle » entre guillemets.

  1. Manifestation de l’Anxiété

Ok, maintenant qu’on sait définir l’anxiété, on peut se demander comment elle se manifeste. L'anxiété se manifeste de deux manières :

- soit au niveau cognitif avec des pensées et des émotions négatives,

- soit physiquement, avec des manifestations physiologiques comme par exemple des palpitations, transpiration, bouffées de chaleur, etc.

Palazzolo et Arnaud (2013) nous proposent un modèle en 4 étapes pour décrire le processus d’anxiété.

Premièrement, les auteurs nous rapportent que lorsqu’une personne se retrouve dans un environnement quelconque, une demande peut émaner de celui-ci. Les auteurs nous parlent de cette demande comme « une exigence de l’environnement ».

Exemple : vous êtes au travail, votre chef vous met sur un dossier. L’exigence de l’environnement est : travailler sur ce dossier. C’est notre situation initiale.

Ensuite, c’est la deuxième étape du modèle : l’étape de la perception de la menace. Une fois que la personne reçoit la demande de l’environnement, elle va l’interpréter selon ses propres perceptions. Elle va percevoir la situation comme une menace ou non. Ce sentiment de menace peut être perçu comme un décalage entre les exigences demandées et ses propres capacités. Le sentiment est modulé par les enjeux de la situation, s’il y en a beaucoup ou non ; et si la personne a des tendances anxieuses. Plus le trait d’anxiété est fort, plus la personne a tendance à ressentir les situations comme menaçantes.

Je reprends mon exemple : je suis au bureau, mon patron me confie un dossier, si je me sens capable, je ne me sentirais pas menacé, si je ne me sens pas capable, je me sens menacé.

La troisième étape est la réponse psychologique et physiologique à l’exigence de l’environnement. Si on se sent menacé, on va avoir une activation de l’anxiété au niveau cognitif et/ou physiologique. Donc avoir des pensées et des émotions négatives. Physiquement, on peut avoir des palpitations, des bouffées de chaleur, de la transpiration. Toujours avec mon exemple du dossier, on me demande de le faire, je ne me sens pas capable, j’ai peur de ne pas y arriver, le stress monte.

Enfin, la dernière étape, l’étape quatre, c’est la manifestation du comportement sous l’effet de l’anxiété. Quand une personne répond à des signaux négatifs, les comportements sont très limités. Soit on est dans l’affrontement, soit dans l’évitement, soit on se sent paralysé.

Le type de pensées peut être « J’ai peur de ne pas réussir / Je ne vais pas arriver à faire mon dossier » ou bien « Je ne suis pas dans des conditions de travail correctes pour faire ce qu’on me demande alors je reporte, je le ferai plus tard », par exemple. Parfois ça peut aller jusqu’à de l’absentéisme.

L’étape 4 peut influencer l’étape 2. La manifestation comportementale peut venir renforcer la perception de menace en confirmant le fait que la personne n’est pas capable de répondre aux exigences de l’environnement. Ça va continuer à nourrir les schémas cognitifs intégrés sur sa capacité à répondre aux exigences de l’environnement.

  1. Symptômes

Maintenant qu’on sait d’où vient l’anxiété et comment elle se manifeste, on peut s’attarder sur un aspect plus clinique du processus, à savoir les symptômes.

Ce type d’anxiété peut engendrer des symptômes physiques tels que :

  • des maux de tête,

  • des maux d’estomac,

  • des tensions musculaires.

Au niveau cognitif, on pourra noter :

  • de la rumination mentale, c’est-à-dire des pensées négatives qui reviennent très souvent à l’esprit,

  • des difficultés de concentration,

  • s’imaginer les pires scénarios qui existent.

Au niveau psychologique, ce type d’anxiété est marqué par :

  • de l’irritabilité,

  • un manque de maîtrise de soi,

  • une hyperactivité,

  • un surmenage,

  • des comportements d’évitement (procrastination, baisse de productivité, absentéisme),

  • une baisse d’estime et de confiance en soi.

C’est une liste non exhaustive des symptômes que l’on peut rencontrer et cela peut varier d’une personne à une autre.

Laissez un commentaire.

  1. Les causes

Maintenant, on peut se poser la question des origines de l’anxiété. Pour quelles raisons est-ce que l’on peut se mettre à ressentir de l’anxiété ?

Travailler ou être dans un environnement qui a de fortes exigences. Dans les entreprises, s’il y a :

  • Des attentes démesurées de la part des collaborateurs.

  • Une culture d’entreprise centrée sur des feedbacks négatifs.

  • Un environnement qui ne laisse pas de place pour l’erreur, et dans lequel on ressentira plus la peur d’être jugé et d’échouer. C’est propice au stress, et quand on stresse, on a du mal à faire le travail, on procrastine, ou au pire, on se met en arrêt maladie. Il peut y avoir un effet rétroactif sur le comportement des personnes sujettes à l’anxiété aussi : la peur des feedbacks négatifs cause du stress, ce stress altère les capacités de la personne, elle a peur de ne pas réussir à faire le travail correctement, la personne se retrouve donc en difficulté, confirmant ses pensées sur son incapacité. Elle se retrouve avec encore plus de stress.

L’anxiété de performance touche beaucoup les personnes perfectionnistes ou celles qui ont le syndrome de l’imposteur.

Les perfectionnistes ont de hautes attentes et recherchent constamment l’excellence.

Elles se mettent une pression énorme pour éviter les erreurs et les échecs.

Elles sont obnubilées par le détail.

Elles s’auto-critiquent beaucoup.

Elles stressent lorsqu’elles ont beaucoup de travail ; le stress diminue leur performance et notamment leur motivation. Elles ne font pas le travail ou le font mal entre guillemets et cela augmente leur niveau de stress. C’est un cercle vicieux. Elles se sentent mal parce qu’elles ne sont ni à la hauteur de leurs attentes ni à la hauteur des attentes des autres. Elles se critiquent durement, se comparent, et cela affaiblit l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes.

Et puis pour les personnes qui ont le syndrome de l’imposteur, on retrouve un peu les mêmes schémas.

Il y a une comorbidité avec l’anxiété en général. Les personnes qui souffrent du syndrome de l’imposteur ont tendance à beaucoup se sous-estimer, elles ont peur que les autres découvrent qu’elles sont nulles, incompétentes et qu’elles ne méritent pas leur place. C’est paralysant comme sentiment. Cela se manifeste autant dans la sphère professionnelle que personnelle. Les personnes se disent "qu’est-ce que je fous là, je ne mérite pas ce que j’ai".

Souvent, on peut expliquer la présence du syndrome de l’imposteur à cause d’expériences passées qui ont participé à l’affaiblissement de l’estime de ces personnes.

  1. Conclusion

On va terminer l’épisode là. Il sera en deux parties. Dans le prochain épisode, on verra comment est-ce qu’on peut gérer cette anxiété, quelles solutions existent et comment on peut les mettre en place.

En guise de conclusion, n’oubliez pas que comprendre ce qui participe à notre bien-être nous aide, nous et notre entourage, à mener des vies plus épanouissantes. À terme, adopter un mode de vie sain pourrait même guider les décisions politiques et sociales dans la création d’environnements adaptés et bienveillants à nos besoins. Donc, apprendre à se connaître et cheminer permet de faire bouger son environnement. Comme disait Gandhi : vous devez être le changement que vous voulez voir.

Je vous remercie d’avoir écouté cet épisode ! À très vite, prenez soin de vous.

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