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Procrastination et intelligence émotionnelle – Développe 🎧 #55
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Procrastination et intelligence émotionnelle – Développe 🎧 #55

Quand nos émotions prennent le dessus

Introduction

Qui n’a jamais reporté une tâche importante au lendemain ? Et pourtant, quand ce comportement devient chronique, il peut transformer notre quotidien en une véritable source de stress, de culpabilité et d’inefficacité.

Mais alors, pourquoi procrastine-t-on ? Est-ce simplement de la paresse ou y a-t-il des mécanismes plus profonds à l’œuvre ? Et surtout, comment l’intelligence émotionnelle peut-elle nous aider à mieux la gérer ?

Partie 1 : Définir et comprendre la procrastination

La procrastination, c’est l’art, parfois destructeur, de remettre à plus tard. Déjà au 1er siècle, Sénèque nous alertait : « À force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse. »

Scientifiquement, elle se définit comme le report volontaire et injustifié d’une action prévue, malgré ses conséquences négatives.
Et ce n’est pas un phénomène marginal : 95 % des gens procrastinent à des degrés divers, et 20 à 30 % en souffrent de manière chronique (Steel, 2010).

Contrairement aux idées reçues, la procrastination n’est pas une forme de paresse. C’est souvent un mécanisme d’évitement émotionnel. Face à une tâche perçue comme difficile, menaçante ou peu gratifiante, notre cerveau cherche à se protéger en fuyant la situation. Et dans une société saturée de distractions – notifications, réseaux, écrans – éviter une tâche désagréable devient d’une facilité déconcertante.

Partie 2 : Les différentes formes de procrastination

On distingue deux grands types de procrastination :
- La procrastination active : elle consiste à reporter volontairement une tâche, mais de manière stratégique. Certains individus attendent la dernière minute pour se motiver, et réussissent à produire un travail de qualité sous pression. Cela peut être efficace dans certains cas, mais risqué dans d’autres.
-La procrastination passive, en revanche, est souvent source de souffrance psychologique : culpabilité, anxiété, frustration. L’individu veut agir… mais n’y arrive pas. Il entre alors dans un cercle vicieux où chaque tâche reportée renforce le mal-être.

Pour savoir où l’on se situe, on peut s’auto-évaluer avec des affirmations simples :
“Je reporte souvent des choses même si je sais que je ne devrais pas”
“Je fais autre chose quand je dois travailler”
“Je regrette de ne pas m’y être mis plus tôt”
“Je me laisse distraire au lieu d’avancer sur mes projets”

Selon le nombre de réponses positives, on peut distinguer :
- Le procrastinateur potentiel, très organisé mais perfectionniste.
- Le procrastinateur intermédiaire, affecté par des émotions comme la peur ou l’ennui.
- Le procrastinateur chronique, souvent bloqué par des conflits internes profonds.

Partie 3 : Les racines émotionnelles de la procrastination

Alors, pourquoi procrastine-t-on réellement ?

Plusieurs modèles explicatifs permettent de mieux comprendre ce comportement :
- Le modèle d’évitement de l’ego : certaines tâches réveillent une peur de l’échec, menaçant l’estime de soi.
- Le modèle comportemental : la procrastination est renforcée par le soulagement immédiat qu’on ressent en évitant une tâche.
- Le modèle cognitif : les individus ont parfois des pensées rigides, un besoin de perfection ou une faible tolérance à la frustration.
- Le modèle motivationnel : certains procrastinent car ils manquent de clarté sur leurs objectifs ou d’intérêt pour la tâche.

Mais au cœur de tout cela, il y a un facteur central : l’intelligence émotionnelle.

Partie 4 : Procrastination et intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle (IE), c’est cette capacité à comprendre, réguler et exprimer ses émotions de manière adaptée. Et elle joue un rôle majeur dans notre rapport à l’action :
- Gérer le stress : Si je sais identifier les émotions qui me bloquent, je peux les transformer en moteur d’action.
- S’adapter au changement : Un esprit souple et réactif procrastine moins, car il est moins paralysé par l’inconnu.
- Maintenir une humeur stable : L’optimisme, la motivation et le sentiment de bien-être nous aident à passer à l’action plus facilement.
- Entretenir des relations saines : Des tensions interpersonnelles mal gérées peuvent aussi être source de procrastination.

Ainsi, les personnes ayant une intelligence émotionnelle élevée procrastinent moins. Elles savent nommer leur anxiété, se recentrer, et avancer pas à pas malgré les obstacles. À l’inverse, une faible IE favorise l’évitement, la dispersion mentale et la dévalorisation de soi.

Conclusion

La procrastination n’est pas un défaut de caractère. C’est une alerte. Un signal qui nous invite à mieux comprendre nos émotions, à revoir nos priorités, et à ajuster nos comportements. En travaillant sur notre intelligence émotionnelle, en identifiant nos formes de procrastination et en testant de nouvelles stratégies, nous pouvons transformer cette tendance destructrice en un levier de croissance personnelle.

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