Intro du podcast :
Aujourd'hui, nous allons explorer ensemble un sujet essentiel pour mieux comprendre notre bien-être psychologique : les stratégies de coping favorisant la résilience à court et à long terme. Quand on parle de résilience, on pense souvent à une capacité à surmonter les épreuves, à rebondir après un traumatisme. Mais saviez-vous que la façon dont nous faisons face à ces situations, nos stratégies de coping, joue un rôle crucial dans le développement de cette résilience ?
Dans cet épisode, nous allons décrypter ensemble ces différentes stratégies : certaines peuvent nous aider temporairement, d'autres nous permettent de véritablement bâtir une résilience durable. Nous nous appuierons sur les recherches qui ont étudié le lien entre coping, détresse psychologique et estime de soi.
Typologies de stratégies de coping et ces impacts :
Pour commencer, il est important de distinguer deux types de stratégies de coping : celles qui nous aident sur le court terme et celles qui favorisent une véritable résilience sur le long terme. Plusieurs recherches s’attardent à dire que les stratégies centrées sur les émotions permettent une atténuation de la détresse émotionnelle, une régulation émotionnelle sur le court terme, mais ne résout pas le problème sur le long terme. Tandis que les stratégies centrées sur le problème admettent un changement à court terme afin que sur le long terme le problème soit résolu. Cependant la plupart des études ne prennent qu’un côté macro par le regroupement de plusieurs stratégies comme nous avons pu le dire précédemment. Peu d’étude s’attardent donc sur les stratégies elle-même et c’est ce qui va nous intéresser ici.
Parmi les stratégies à court terme, on retrouve des stratégies comme l’hyperactivité, le déni, et la banalisation. Ce sont des défenses psychologiques que l’on mobilise souvent instinctivement, mais qui, sur la durée, ne permettent pas de véritablement surmonter les épreuves. Prenons l’exemple de l’hyperactivité : après un traumatisme, il est tentant de se tenir constamment occupé pour éviter de penser à ce qui nous perturbe. Cette stratégie peut être utile sur le moment, mais à long terme, elle ne résout pas les émotions enfouies, qui finissent par refaire surface (Rivest, 2011).
De même, le déni consiste à éviter la réalité en la repoussant. Sur le court terme, cette stratégie peut amortir le choc et protéger notre bien-être immédiat. Cependant, comme le montrent les travaux de Rivest, le maintien du déni empêche le processus de résilience à long terme. La banalisation, quant à elle, minimise la gravité de la situation. Elle nous aide à supporter une situation stressante, mais ralentit, voire empêche, une transformation en profondeur.
En revanche, certaines stratégies sont plus durables. Parmi elles, l’humour. Utilisé dans des situations difficiles, l’humour peut libérer la tension et créer un espace de réflexion, où la personne peut faire face à la situation sans être complètement submergée. Les recherches de Monier et al. (2020) montrent que l’humour favorise la résilience en aidant à gérer les émotions négatives tout en renforçant les liens affectifs avec les autres. L’humour joue donc un rôle clé, non seulement dans la gestion des émotions à court terme, mais aussi dans la construction de la résilience sur le long terme. L’humour permet une dédramatisation des situations stressantes et, dans un cadre professionnel, il peut renforcer la cohésion au sein d’une équipe en difficulté.
Nous avons aussi la stratégie d'anticipation ou de planification, qui consiste à imaginer plusieurs scénarios pour mieux se préparer à une situation future. Cette stratégie diminue l'impact émotionnel du stress, car elle permet à l’individu d’être mieux armé face à des imprévus. Cependant, comme le souligne Rivest (2011), il est important de ne pas se laisser submerger par ces scénarios hypothétiques au risque de perdre pied avec la réalité présente.
Et puis, il y a la sublimation. C’est l’une des stratégies les plus puissantes, car elle permet de transformer une expérience traumatisante en un acte créatif ou valorisé socialement. Par exemple, une personne peut utiliser son énergie négative pour se lancer dans un projet artistique ou professionnel, ce qui lui permet de redéfinir sa vie en accord avec ses valeurs. Rivest (2011) montre que cette stratégie est cruciale pour bâtir une résilience à long terme, car elle aide à donner du sens à l’épreuve traversée.
Stratégies de coping et lien avec la détresse psychologique et l’estime de soi
Les travaux de Muller et Spitz (2003) viennent également enrichir notre compréhension des stratégies de coping et de leur lien avec la détresse psychologique et l’estime de soi. Selon leurs recherches, des stratégies comme le coping actif, l'acceptation et l'humour sont associées à un faible niveau de détresse psychologique et à une meilleure estime de soi. Le coping actif, en particulier, consiste à prendre des mesures concrètes pour résoudre un problème, ce qui renforce le sentiment de contrôle et améliore l’estime de soi. À l’inverse, des stratégies comme le désengagement, l'auto-culpabilisation, et le déni sont liées à une détresse psychologique accrue.
L’estime de soi est directement affectée par la manière dont nous faisons face aux difficultés. Le désengagement comportemental ou le blâme, par exemple, sont des mécanismes d’évitement qui peuvent sembler protéger l’individu sur le moment, mais qui détériorent l’estime de soi à long terme. Se sentir impuissant ou constamment coupable mine notre capacité à faire face aux événements futurs.
Conclusion
En conclusion, les stratégies de coping sont comme des outils que nous pouvons utiliser pour faire face aux défis de la vie. Certaines sont efficaces sur le court terme, comme l’hyperactivité ou le déni, mais elles ne favorisent pas une résilience durable. D'autres, comme l’humour, la sublimation, et le coping actif, non seulement nous aident à gérer les épreuves à court terme, mais permettent aussi de construire une résilience solide sur le long terme.
Les recherches nous montrent que ces stratégies influencent non seulement notre résilience, mais aussi notre estime de soi et notre niveau de détresse psychologique. Il est donc essentiel de choisir les bonnes stratégies pour non seulement surmonter les difficultés du moment, mais aussi pour grandir et évoluer en tant qu’individu.
Merci beaucoup pour votre écoute. J’espère que cet épisode vous a aidé à mieux comprendre les stratégies de coping et leur rôle dans le développement de la résilience.
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