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Les variables modératrices de la résilience - 🎧 Développe #36
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Les variables modératrices de la résilience - 🎧 Développe #36

Introduction : 

Au vu de la littérature, de nombreux débats ont émergés sur les facteurs participants à sa construction (Kone, 2021). Certaines de ces variables comme la personnalité et l’équilibre personnel permettent de mieux apprécier la mobilisation du concept de résilience. 

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Développement : 

La résilience est souvent décrite comme cette capacité à rebondir face aux coups durs, qu'ils soient personnels ou professionnels. Mais en réalité, elle est bien plus complexe que cela. Pour comprendre cette complexité, il est nécessaire d’explorer les différents facteurs qui la façonnent. 

Les chercheurs s’accordent sur le fait qu'elle est influencée par plusieurs variables, notamment des traits de personnalité, des éléments de notre environnement, et des processus cognitifs et émotionnels. En effet, notre capacité à gérer nos émotions est essentielle aussi. Les personnes qui parviennent à maintenir un haut niveau d'émotions plaisantes tout en minimisant les émotions négatives d’un stresseur sont souvent plus résilientes (Galatzer-Levy et al., 2013). En d’autres termes, la capacité à ressentir du plaisir et à minimiser l’impact des émotions déplaisantes peut littéralement renforcer notre « bouclier » contre l’adversité. 

Prenons un exemple concret : imaginons deux collègues confrontés à la même charge de travail stressante. Le premier, grâce à son optimisme et à sa capacité à maintenir une attitude positive, va voir cette situation comme un défi stimulant. Le second, moins confiant et plus sujet à l’anxiété, risque de se sentir submergé et accablé. Ces deux personnes font face au même stresseur, mais leur manière d'y répondre est radicalement différente en raison de leurs traits de personnalité et de leur gestion des émotions. 

Les facteurs personnels de la résilience : 

L'un des piliers de la résilience repose donc sur nos caractéristiques personnelles. La personnalité, qui influence nos pensées, nos motivations et nos comportements, joue donc un rôle central dans notre manière de percevoir et de réagir aux difficultés. 

Des chercheurs ont identifié trois principaux facteurs personnels qui influencent le potentiel de résilience d’un individu : 

  • Les traits de personnalité correspondent au fonctionnement de chacun quant à sa capacité à percevoir et à réagir aux évènements de manière spécifique (Lepage et al., 2019). Des traits comme l’optimisme, la sociabilité, ou encore l'humour permettent d’adopter une attitude plus positive face à l’adversité. 

  • Les expériences de vie. Par exemple, avoir grandi dans un environnement stable et aimant renforce les bases de la résilience. En revanche, des expériences de vie marquées par des traumatismes peuvent affaiblir cette capacité. 

  • Le soutien social. L’entourage, qu’il s’agisse de la famille ou d’amis proches, est un levier puissant de résilience. Le simple fait de savoir que l’on peut compter sur les autres en cas de difficulté renforce notre capacité à surmonter les épreuves. 

Il est intéressant de noter que ces facteurs ne sont pas figés. Bien sûr, certains d'entre eux, comme les traits de personnalité, peuvent être relativement stables au fil du temps, mais ils peuvent aussi évoluer en fonction des expériences que l'on traverse et des environnements dans lesquels on évolue. 

Le rôle du coping et des mécanismes de défenses : 

Outre la résilience, il est essentiel de comprendre ce que l’on appelle le coping, qui fait partie intégrante de la résilience. Nous l’avons vu dans nos épisodes précédents, le coping se divise en deux grandes catégories : 

  • Le coping centré sur le problème, où l’individu cherche activement des solutions pour résoudre la situation stressante.  

  • Le coping centré sur les émotions, où l’individu tente de gérer les émotions négatives que la situation a déclenchées. 

Il est important de noter que ces stratégies de coping sont conscientes et volontaires, contrairement aux mécanismes de défense qui sont plus automatiques et inconscients (Compas et al., 2001 ; Wadsworth et Compas, 2002 ; Callahan et Chabrol, 2013 ; Fischer, 2020 ; Ben Sedrine Doghri, 2021).  

Les facteurs génétiques et environnementaux : 

Dans la continuité des travaux sur le lien entre résilience et personnalité, certains auteurs proposent quatre facteurs qui différencient les individus résilients des non-résilients (Werner & Smith, 1982 ; LengnickHall et al., 2011) : 
– la capacité à résoudre des problèmes ; 
– l’optimisme ; 
– le renforcement positif ; 
– une grande foi. 

Toutefois, ce courant envisage la résilience comme étant l’œuvre de la génétique, ce qui admet un fatalisme et une discrimination entre des individus qui naissent avec alors que d’autres non (Coutu, 2002 ; Kone, 2021). C’est pourquoi, d’autres auteurs considèrent la résilience comme une capacité intrinsèques à chaque individu, mais à des degrés différent (Poletti & Dobbs, 2001 ; Kone, 2021). 

Ces ressources internes proviennent de nos expériences passées et de notre niveau d’autonomie, d’estime et de confiance en soi (Masten & Garmezy, 1985 ; Rutter, 1985 ; Kone, 2021). Ajoutons aussi à ces éléments « le sens de la cohérence, la rusticité, la débrouillardise, l’auto-efficacité, le sens de la maitrise, la puissance, l’endurance » (Duplessis et Vanbreda, 2001). Ainsi, la résilience est issue majoritairement d’une capacité propre à nos caractéristiques personnelles (Kone, 2021). 

Cependant, la résilience n'est pas seulement le fruit de nos expériences et de notre personnalité. Certains chercheurs suggèrent que l'environnement joue un rôle tout aussi important (Charreire-Petit & Cusin, 2013). Dans cette vision, la résilience est à la fois intrinsèque, mais aussi extrinsèques. Elle se développe donc au fil de l’interaction des individus avec leur environnement. Par exemple, des facteurs comme le soutien familial, amical ou professionnel sont majeurs pour atteindre la résilience (Werner & Smith,1992 ; Cyrulnik, 2005 ; Koninckx & Teneau, 2010 ; Moreira, 2017). 

C'est ici qu'interviennent les tuteurs de résilience, des figures clés dans le développement de la résilience chez l’individu. Il peut s’agir de membres de la famille, d'amis, de mentors, d'institutions ou même des professionnelles qui fournissent un soutien actif dans des moments de difficulté. Comme l’a souligné Cyrulnik (2005), ces tuteurs de résilience jouent un rôle essentiel en aidant les individus à se reconstruire après un échec ou une épreuve. 

Cette réflexion sur les facteurs environnementaux ne s’attarde pas uniquement sur le microenvironnement de l’individu, il y aurait un ensemble de facteurs sociaux, économiques, politiques et éthique également (Tomkiewicz, 2005). Certains contextes socio-économiques sont donc plus propice au développement d’une capacité de résilience (Kone, 2021). 

L'équilibre personnel : 

Un autre facteur qui impacte notre résilience est l'équilibre personnel, souvent décrit comme l'équilibre entre notre vie professionnelle et personnelle. Cet équilibre, crucial pour le bien-être, est souvent difficile à maintenir dans un monde où les exigences professionnelles peuvent parfois empiéter sur notre vie privée. 

Cet équilibre englobe la manière dont nous gérons nos compétences et nos responsabilités professionnelles. Un équilibre personnel bien établi peut donc avoir un impact direct sur notre capacité de résilience (Brami et al., 2013). En effet, lorsque nous parvenons à équilibrer nos responsabilités professionnelles et personnelles, nous développons une plus grande autonomie dans la gestion de notre vie, ce qui nous aide à mieux naviguer entre les difficultés. Un salarié qui se sent compétent et autonome dans son travail sera donc plus à même de trouver un équilibre sain et de faire face aux pressions du quotidien. 

Il existe donc des facteurs participant à l’équilibre personnel et sur lesquels s’attarder. Ces facteurs sont catégorisés en deux types de variables :  
– Les variables personnelles : Le locus de contrôle interne et le sentiment d’efficacité personnelle.  
– Une variable organisationnelle : Le soutien du responsable hiérarchique   

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Conclusion : 

La résilience, vous l’aurez compris, est une compétence complexe, influencée par une multitude de facteurs : notre personnalité, notre environnement et notre capacité à utiliser des stratégies de coping plus fonctionnelles que d’autres. Mais la bonne nouvelle, c’est que la résilience peut se développer. En prenant conscience de ces différents facteurs et en apprenant à mieux gérer nos émotions et nos réactions face aux défis, nous pouvons tous renforcer cette capacité à rebondir. 

Merci beaucoup pour votre écoute ! J'espère que cet épisode vous a aidé à mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent la résilience et comment nous pouvons l'améliorer au quotidien.

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