Le coaching a su s’imposer comme une pratique essentielle dans l’accompagnement des individus et des organisations. Que ce soit pour développer des compétences, résoudre des problèmes ou permettre à ceux qui prospèrent d'aller encore plus loin, le coaching vise à libérer le potentiel humain. Cependant, pour garantir un accompagnement de qualité, éthique et aligné avec les besoins des clients, une pratique complémentaire et essentielle s’est développée : la supervision.
Historiquement, la supervision trouve ses racines dans les sciences humaines et sociales, avec un focus initial sur les relations interpersonnelles. Au fil du temps, elle a intégré des dimensions contextuelles et systémiques, offrant un espace de réflexion unique aux professionnels de l’accompagnement. Avec l’essor du coaching, elle est devenue une étape incontournable, garantissant non seulement la qualité des pratiques, mais aussi la protection des clients et du cadre d’intervention.
Qu’est-ce que la supervision ?
La supervision est bien plus qu'une simple formalité. Elle constitue un espace dédié au développement et au soutien des coachs. Elle leur permet de questionner leurs pratiques, d’intégrer des retours d’expérience et de renforcer leur posture professionnelle. En supervisant régulièrement, les coachs maintiennent un haut niveau de compétence tout en respectant les standards d’éthique et de déontologie.
Contrairement à d’autres formes d’accompagnement, la supervision moderne adopte une approche pluraliste, s’adaptant aux besoins variés des professionnels et de leurs clients. Elle inclut des dimensions variées : analyse des défis professionnels, gestion des obstacles personnels, développement commercial et exploration des principes déontologiques.
Martine Volle, dans La Bible de la supervision de coaching, met en avant l’importance de ces différentes dimensions pour une pratique efficace et alignée. La supervision devient ainsi un pilier essentiel du métier, favorisant à la fois la progression individuelle et l’évolution continue de la profession.
Les dimensions clés de la supervision
La supervision remplit trois fonctions principales :
1. Résolution : Elle aide les coachs à surmonter des obstacles personnels ou professionnels, qu’ils soient ponctuels ou systémiques.
2. Développement : Cette dimension inclut l’intégration de nouvelles compétences, la réflexion sur les pratiques et la mise en alignement avec les principes déontologiques.
3. Support : Enfin, la supervision offre un espace bienveillant où le coach peut être écouté, soutenu et challengé pour évoluer dans sa posture professionnelle.
Elle s’inscrit donc comme un espace unique de confrontation et de réflexion, permettant au coach d’explorer ses limites, d’affiner son identité et d’améliorer la qualité de ses accompagnements. Elle exige une clarté contractuelle similaire au coaching, notamment en termes d’objectifs et de cadre déontologique.
Le modèle des « 7 Regards » : une approche systémique
Un des outils phares de la supervision est le modèle des « 7 Regards » (7-Eyed Model) de Peter Hawkins et Robin Shohet. Initialement conçu pour les psychothérapeutes, ce modèle s’est élargi pour répondre aux besoins des coachs et des superviseurs modernes. Il propose une analyse de la situation sous sept angles :
1. Le client : Analyse des besoins, des objectifs et du contexte de vie du client, tels que rapportés par le coach.
2. Les actions du coach : Réflexion sur les outils et les approches utilisés, et évaluation des alternatives possibles.
3. La relation coach-client : Exploration des dynamiques relationnelles et émotionnelles.
4. Le coach : Analyse de ses ressentis, perceptions et limites dans l’accompagnement.
5. La relation superviseur-coach : Observation des interactions et éventuelles dynamiques de transfert ou de contre-transfert.
6. Le superviseur : Utilisation par le superviseur de sa propre introspection pour enrichir la supervision.
7. Le système global : Prise en compte des influences économiques, organisationnelles et sociales sur le processus d’accompagnement.
Ce modèle offre une vision holistique des enjeux rencontrés en coaching, en permettant une compréhension fine des dimensions intrapersonnelles, interpersonnelles et contextuelles.
La supervision collective : un levier puissant
En plus de la supervision individuelle, les méthodes collectives, comme les groupes Balint ou le co-développement, offrent des espaces d’échange riches. Ces approches favorisent l’intelligence collective et permettent aux participants de partager leurs expériences, d’explorer des cas concrets et d’intégrer des apprentissages mutuels.
Par exemple, les groupes Balint, initialement destinés aux médecins, s’adaptent parfaitement au contexte du coaching. Ils permettent d’explorer des problématiques sous un angle émotionnel et relationnel, tout en renforçant la conscience de soi des participants.
Conclusion
La supervision est bien plus qu'un simple outil d’amélioration. Elle est le garant de la qualité, de l’éthique et de la professionnalisation du coaching. Elle offre aux coachs un espace privilégié pour évoluer dans leur posture, affiner leurs pratiques et maintenir un haut niveau de vigilance.
La supervision permet également aux coachs de naviguer avec agilité et confiance, tout en étant accompagnés dans leur cheminement personnel et professionnel. Un investissement essentiel pour tout professionnel souhaitant incarner pleinement les valeurs et l’impact du coaching.
Crédits musique :
"Vibing Over Venus" Kevin MacLeod (incompetech.com)
Licensed under Creative Commons: By Attribution 4.0 License
http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
"Pleasant Porridge" Kevin MacLeod (incompetech.com)
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