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SEP, Estime de soi & Bien-être au travail - 🎧Développe #44
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SEP, Estime de soi & Bien-être au travail - 🎧Développe #44

L'estime de soi et le sentiment d'efficacité personnel offrent des perspectives riches pour l'amélioration de la qualité de vie au travail. On en parle ici !

Bienvenue dans Développe. Cette semaine c’’est Nassima, je suis psychologue du travail, et je serai votre hôte pendant cet épisode. Aujourd’hui, on parle SEP, estime de soi et bien-être au travail

L'estime de soi et le sentiment d'efficacité personnel offrent des perspectives riches pour l'amélioration de la qualité de vie au travail.

Le bien-être au travail est un enjeu majeur dans les organisations modernes. Parmi les facteurs qui influencent positivement ce bien-être, l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnelle (SEP), ont une influence. Ces deux concepts, issus des théories de la psychologie, offrent des perspectives riches pour l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail. Parlons un peu de ces concepts clé de ce podcast qui sont : l’estime de soi et le sentiment d’efficacité

Tout d’abord,

1. L’estime de soi

L’estime de soi est un concept central dans les théories de la psychologie. Lorsque, nous parlons d’estime de soi, c’est le nom de Morris Rosenberg qui apparaît dans nos esprits. Ce chercheur est pionnier dans l’étude et la conception de ce construit. Rosenberg définit l’estime de soi de façon unitaire. Il s’agit de l’évaluation globale de la valeur personnelle que les gens font et maintiennent à propos d’eux-mêmes (Rosenberg, 1965 ; cité dans Poirier et al., 2024). Plus simplement, c’est le sentiment d’être assez bien (Rosenberg, 1965, cité dans Tafarodi & Milne, 2002), c’est faire une estimation de sa valeur. La définition de Rosenberg est la conception de l’estime de soi la plus largement utilisée (Milne, 2002 ; Poirier, 2024).

Toutefois, l’estime de soi, un concept à nuancer. Il existe un grand nombre de modèles et de définitions. Cette variété est le signe qu’il n’y a pas d’accord général sur la nature de l’estime de soi (Poirier et al., 2024). Ce flou est dû à des incohérences dans la conception du construit. L’estime de soi serait composée de plusieurs « dimensions ». Ces différentes dimensions, assemblées, constitueraient l’estime de soi globale. Ces « dimensions » qui forment l’estime de soi globale seraient d’après Tafarodi et Swann (1995) : la compétence personnelle et l’estime de soi. Respectivement, le premier renvoie au fait que l’individu est un agent intentionnel capable de réaliser des tâches et de relever des défis (en gros) ; le second fait référence au caractère moral de l’individu, est-il bon ou mauvais (Tafarodi & Milne, 2002). Ce jugement est basé sur des valeurs assimilées tout au long de la vie d’un individu.

Ensuite les SEP,

2. Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP)

Le SEP découle de la théorie de l’apprentissage sociocognitif d’Albert Bandura (Bandura, 1977, cité dans Poirier et al., 2024). Il renvoie à la croyance d’un individu en sa capacité à réaliser une tâche. Plus exactement, Poirier et collaborateurs définissent le SEP comment étant un jugement sur la capacité d’une personne à organiser différentes compétences pour exécuter des plans d’action appropriés afin de faire face efficacement à l’environnement ou des croyances sur la capacité d’une personne à mobiliser les ressources pertinentes pour répondre aux exigences de la situation. Les auteurs basent leur définition sur les recherches de Bandura (1977 et 1989) et les recherches de Gist et Mitchell (1992) (Poirier et al., 2024).

L’utilité de développer son sentiment d’efficacité personnelle

Le SEP serait corrélé positivement à la motivation et négativement à l’anxiété et la dépression. En d’autres termes, avoir un SEP élevé aiderait les individus à se mettre en action et à relever des défis (Singh et al., 2019, cité dans Poirier et al., 2024). À l’inverse, avoir un SEP bas, augmenterait le niveau d’anxiété et de dépression chez les individus (Soysa & Wilcomb, 2015, cité dans Poirier et al., 2024). Ici, nous sommes dans le cas de corrélation, il n’y a pas de lien de cause à effet qui est rapporté. Ce faisant, si nous faisons le lien avec l’environnement de travail, le SEP serait, s’il est développé, un facteur de bien-être au travail (Poirier et al., 2024).

Le SEP apparaît comment étant une variable à ne pas négliger chez ses collaborateurs ou bien chez soi. Si nous voulons agir pour de meilleures conditions de travail, le SEP semble être une variable pleine de potentielle à exploiter. Cet article est écrit sur la base des connaissances que nous avons. Il existe possiblement d’autres études qui apporteraient plus d’information sur le sujet.

3. Le rôle médiateur* de l’estime de soi dans la relation entre le sentiment d’efficacité et le bien-être au travail

Faisons un petit point méthodo : une médiation est un modèle ou une méthode d’analyse utilisée pour examiner si la relation entre une variable et une autre variable s’explique en partie ou en totalité par une troisième variable, cette troisième variable s’appelle la variable médiatrice. Dans leur article de recherche, les chercheurs Poirier et collaborateur (2024) montrent que l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnel seraient des paramètres qui auraient un effet sur le bien-être au travail.

D’autres études qui précèdent celle de Brown et collaborateur (2012), montrent également un effet médiateur de l’estime de soi sur la relation entre le sentiment d’efficacité personnel et le bien-être dans un contexte professionnel.

Toutefois, la notion de bien-être au travail, étant multidimensionnelle, impliquerait que l’estime de soi, serait médiatrice dans plusieurs autres relations impliquant le sentiment d’efficacité personnel et d’autre variable lié au travail comme la performance (Gardner et Pierce, 1998 ; cité dans Poirier et a., 2024), par exemple. Les derniers auteurs cités rapportent même qu’un haut niveau de SEP engendrerait un haut niveau d’estime perçu.

Sur la base de tous ces travaux (liste non exhaustive), Poirier et collaborateur (2024) souhaitaient analyser les effets médiateurs de l’estime de soi dans la relation avec le SEP et le bien-être général. L’objectif était de conclure sur l’existance d’une relation avérée entre ces construits. Leur étude confirme cette hypothèse, il existe un lien entre le SEP et le bien-être médiatisé par l’estime de soi perçu. Le SEP bien favorise le bien-être au travail par le biais indirect de l’estime se soi.

Ainsi, le SEP est une variable à ne pas négliger chez ses collaborateurs ou bien chez soi. Si nous voulons agir pour de meilleures conditions de travail, le SEP semble être une variable pleine de potentielle à exploiter.

C’est la fin ! On espère que le sujet vous aura plu ! N’hésitez pas à nous donner votre avis en commentaire et à nous mettre des petites étoiles. On se retrouve pour le prochain épisode de Développe !

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Bibliographie

Brown, K. M., Hoye, R., & Nicholson, M. (2012). Self-esteem, self-efficacy, and social connectedness as mediators of the relationship between volunteering and well-being. Journal of social service research, 38(4), 468-483.

Poirier, C., Anier, N., Victeur, Q., & Gelin, M. (2024). Estime de soi : Un médiateur entre le sentiment d’efficacité personnelle et le bien-être positif au travail ? Psychologie du Travail et des Organisations, 30(3), 167‑181. https://doi.org/10.1016/j.pto.2023.12.003

Rosenberg, M. (1965). The measurement of self-esteem, society and the adolescent self-image. Princeton, 16-36.

Tafarodi, R. W., & Milne, A. B. (2002). Decomposing Global Self-Esteem. Journal of Personality, 70(4), 443‑484. https://doi.org/10.1111/1467-6494.05017

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